Tandis que Dimps semble occupé à développer un autre épisode de Sonic, Sega fait patienter les joueurs DS avec la sortie de cette nouvelle compilation. Sonic Classic Collection regroupe dans une seule cartouche les quatre épisodes mythiques de la MegaDrive, et propose également la fonctionnalité de lock-on de Sonic & Knuckles. Des tentatives de ressortir ces classiques, Sega en a déjà effectué un paquet par le passé. Qu'en est-il de ce nouvel essai ?
Sonic Recyclage Collection
Qui s'est chargé du développement ? C'est la première question que l'on se pose avec cette compilation. Il est décidément difficile de toujours bien savoir qui fait quoi chez Sega. Une fois le jeu démarré, et la langue choisie (5 langues sont disponibles, il faut dire qu'il n'y a pas de texte dans les anciens Sonic), un petit tour dans les crédits permet d'avoir une première surprise : The Creative Assembly Australia. On ne peut pas dire que ce sont des habitués des Sonic ni du support.
Passés les menus austères et basiques, sans la moindre petite animation pour égayer le tout, on peut choisir de jouer à l'un des jeux ou encore regarder quelques vieux artworks. Il est toujours aussi agréable de revoir Sonic avec sa belle bouille de l'époque, rondelette, son petit sourire gentil et son regard normal, loin du regard agressif auquel nous sommes désormais habitués.
Les titres disponibles sont ceux indiqués depuis l'annonce sans surprise : Sonic 1, 2, 3, Knuckles et les fonctions de lock-on. Celle avec Sonic 1 a disparu de la circulation en revanche, même s'il ne s'agissait que de stages bonus en boucle, les puristes auraient apprécié. C'est peut-être parce que le titre ne s'adresse pas aux puristes en fait?
Que le carnage commence...
Ayant déjà vécu une expérience traumatisante par le passé avec Sonic The Hedgehog Genesis sur GameBoy Advance, c'est avec avec appréhension que j'ai démarré le premier jeu, Sonic 1 en l'occurrence. Il ne faut alors pas bien longtemps pour juger de la qualité générale de la conversion : à savoir bien mauvaise.
Difficile de dire si nous sommes en présence d'un émulateur ou de conversions un peu bâclées des titres, dans tous les cas le constat est sans appel : de nombreux problèmes sont apparents, mais fort heureusement le gameplay est épargné. C'est d'ailleurs ce détail là qui me fera pencher davantage pour un mauvais émulateur que pour une conversion.
On constate tout d'abord que l'image est écrasée, en plus d'être rognée. On perd donc de l'information visuelle, et des pixels. Cette approximation visuelle n'est pas vraiment catastrophique, on s'y habitue même s'il est évident que le rendu n'est pas parfait. Toujours d'un point de vue graphique, on note désormais un scintillement parfois très prononcé, notamment dans le premier monde de Sonic 1. Il y a même carrément du tearing avec des lignes qui apparaissent par moments. Pour terminer les jeux semblent bien lents, surtout pour des versions américaines, le défilement n'est pas fluide et en plus il assombrit l'image.
Dans le rang des réjouissances, des bugs ont fait leur apparition. Par exemple dans les stages bonus de Sonic & Knuckles, ceux où il faut ramasser les sphères bleues. Il arrive très régulièrement d'avoir d'ignobles bugs d'affichage, quand on tourne. De la même façon, des bugs d'affichage sont présents dans le décor des stages bonus avec les grosses sphères où l'on doit grimper tout en haut du niveau.
Du côté des musiques, on remarquera aussi quelques bricolages assez curieux. Lorsque l'on utilise les super basquettes, la musique accélère mais le rendu est très étrange comparé au rendu original. On a aussi le droit aux musiques des boss de Sonic 3 pour Sonic & Knuckles, c'est assez étonnant.
Les nouvelles features de la mort
Fort heureusement, Sega n'a pas oublié d'accorder quelques particularités à la compilation pour la rendre unique. Ainsi on constatera une disparition pure et simple de tous les modes deux joueurs ainsi que des sound-tests. Pas de jeu en multi-cartouches possible.
Pour mettre la pause, le joueur sera aussi contraint d'appuyer sur l'écran tactile, la touche Start (et les autres d'ailleurs) ne permettant pas de faire cela. Les sauvegardes des jeux sont toujours actives pour Sonic 3 et Sonic 3 & Knuckles. Pour les autres jeux, un système de sauvegarde fait son apparition.
En touchant l'icône du bas, on pourra "sauvegarder" sa progression, c'est à dire simplement le monde dans lequel on se trouve. Il ne s'agit en rien d'une sauvegarde rapide, le jeu nous remet au tout début du monde et oublie ce que l'on a pu faire, notamment les émeraudes acquises. Par conséquent, il est recommandé de ne sauvegarder qu'au début d'un nouveau monde afin de valider les émeraudes des mondes précédents.
Que s'est-il passé chez Sega pour qu'une telle compilation voit le jour ? Il est légitime de se le demander. Le budget ne semble en effet pas bien grand pour ce titre. Que faire alors ? Et bien ne rien faire aurait peut-être été la meilleure solution, car si Sega réussit à améliorer son image avec de gros titres, des très mauvais titres baclés en quelques mois (semaines ?) comme celui-ci suffisent à défaire tout cela. Si certains pouvaient râler avant la sortie du titre de l'absence de Sonic CD ou Knuckles Chaotix, ils peuvent désormais se réjouir que ces deux excellents titres n'aient pas été massacrés comme les autres présents dans la cartouche.
Inutile de s'y attarder plus longtemps, Sonic Classic Collection est un très mauvais jeu. On y retrouve quatre épisodes de Sonic avec de graves problèmes. Tout d'abord l'image, écrasée, rognée, avec du scintillement, des bugs dans certains endroits, un manque de fluidité flagrant (surtout en comparant directement aux originaux) et une impression de jouer au ralenti. Ensuite le contenu, qui s'est vu tranché dans le vif, plus de mode deux joueurs ni de sound-test pour les jeux, tandis que l'interface de la compilation est ultra basique et statique. Difficile de se satisfaire des quelques artworks ou du système de sauvegarde un peu bancal. Le gameplay a été épargné, c'est bien là le seul point positif. Un titre à éviter, cela va sans dire.